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                                     LANGUES INVENTES   
         

La carrière académique et la production littéraire de Tolkien sont toutes deux indissociables de son engouement premier pour la linguistique et la philologie.

Spécialiste de l'anglo-saxon médiéval ou, plus précisément, du dialecte mercien, c'était d'abord un érudit maîtrisant plus d'une dizaine d'autres langues, au nombre desquelles on peut citer le gallois (dont il donna des cours, cf. Lettres, n°7) et le finnois (qu'il découvrit par l'intermédiaire du Kalevala). Nombre de langues qui l'intéressaient vinrent donc à figurer dans ses œuvre de fiction. Ainsi qu'il le précise dans l'appendice F, section II, du Seigneur des Anneaux, Tolkien se présente, par le biais d'une mise en abyme, comme le « traducteur » présumé du Livre Rouge de la Marche de l'Ouest. Il prend en conséquence le parti de rendre les noms des peuples « humains » de son univers fictifs (toponymes ou patronymes) par diverses langues réelles. Il utilise ainsi l'anglo-saxon pour les noms et la langue des Rohirrim (Eorl, Eomer, Theoden, éored, mearas, etc.) et le vieux norrois pour les noms des Nains (Dwalin, Narvi, etc.) ou encore du mage Gandalf. Les Contes et Légendes Inachevés mentionnent aussi l'utilisation de la langue gotique pour les ancêtres des Rohirrim (Vidumavi, Vidugavia).

Mais en parallèle de ses travaux professionnels, et parfois à même leur détriment (au point que ses publications académiques restent assez peu nombreuses), Tolkien se passionnait pour les langues construites. Amoureux des mots au-delà de son métier, il avait une passion qu'il appelait son « vice secret » : la construction pure et simple de tout un vocabulaire imaginaire, avec son lot de notes étymologiques et de grammaires fictives. Pas moins d'une dizaine de langues construites figurent dans Le Seigneur des Anneaux, au travers de noms de lieux ou de personnages, de brèves allusions discursives ou de chants et de poèmes. L'ensemble participe à la vraisemblance du récit, chacun des peuples de la Terre du Milieu ayant ses traditions, son histoire et ses langues.

Tolkien aborde sa conception personnelle des langues construites dans son essai A Secret Vice. La composition d'une langue, pour lui, relève d'un désir d'esthétique et d'euphonie, participant d'une satisfaction intellectuelle et d'une « symphonie intime ». Il disait avoir commencé à inventer ses propres langues vers l'âge de 15 ans, et nous pouvons probablement penser que son métier de philologue n'était qu'un des reflets de sa passion profonde pour les langues. S'il considérait avant tout l'invention d'une langue était une forme d'art à part entière, il ne concevait pas qu'elle puisse exister sans avoir une « mythologie » propre, à savoir un ensemble d'histoires et de légendes pour accompagner ses évolutions. Il commença à concevoir ses langues avant la rédaction des premières légendes (Lettres, n°163). Considérant qu'il existe un lien fondamental entre une langue et la tradition qu’elle exprime, il fut naturellement mené à concevoir son propre « Legendarium » dans lequel ses langues pourraient s'inscrire (Lettres, n° 180).

Tolkien travailla durant toute sa vie sur ses langues construites sans jamais véritablement les achever. Son plaisir se trouvait davantage dans la création linguistique que dans un quelconque but d'en faire des langues utilisables. Si deux d'entre elles (quenya et sindarin) sont relativement développées, avec un vocabulaire de plus de 2000 mots et une grammaire plus ou moins définie, beaucoup d'autres auxquelles il fait allusion dans ses écrits sont tout juste esquissées. Il n'en reste pas moins vrai que ces diverses langues sont construites sur des bases linguistiques sérieuses, avec une volonté de respecter le modèle des langues naturelles. Par exemple, les langues des Nains (khuzdul) et des Númenóréens (adûnaic) ressemblent par certains aspects aux langues sémitiques (« faintly Semitic flavour », Sauron Defeated, p. 241), en particulier en adoptant une structure trilitère ou en mettant en œuvre des procédés comme la mimmation. Si le quenya des Hauts-Elfes est une langue à flexions (comme le grec et le latin), son vocabulaire et sa phonologie sont conçus sur un modèle proche du finnois. Quant à la langue sindarine des Elfes Gris, elle s'inspire très librement du gallois (Lettres n°165) dans certains de ses aspects phonologiques comme les mutations de consonnes initiales ou « lénitions ». Ceci étant dit, les langues de Tolkien ne sont pas non plus de simples « copies » des langues naturelles et elles ont leurs propres spécificités.

Quelques-unes des langues inventées par J. R. R. Tolkien :

    * adûnaic (langue de Númenor)
    * khuzdûl (langue des Nains)
    * noir parler (langue des Orques)
    * quenya (langue des Hauts Elfes)
    * sindarin (langue des Elfes des Terres du Milieu)
    * westron ou sovâl phârë (langue des Hommes)
    * valarin (langue des Valar)

Tolkien imagina aussi plusieurs systèmes d'écriture pour ses langues. Une écriture cursive (Tengwar de Fëanor) et un alphabet de type runique (Cirth de Daeron) sont illustrées dans le corps du Seigneur des Anneaux. Bien plus tôt, Tolkien avait aussi conçu d'autres systèmes comme les Sarati de Rúmil.